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EART 2019.


Michel Pourbaix - Avril 2019


 Suite à une initiative de l’Allemagne et de la France au début des années 2000, le European Air Transport Command (EATC) est créé en en 2010 et déclaré opérationnel le 28 décembre 2013.
Basé à Eindhoven, aux Pays-Bas, son but est de regrouper sous un seul commandement les moyens de transports et de ravitaillement en vol (Air to Air refueling – AAR) des pays membres ; ceux-ci disposant pourtant toujours de la pleine autorité sur leur emploi. Cela signifie qu’une mission pourrait ne pas avoir lieu si le pays propriétaire de l’appareil y mettait son véto.
Mutualiser les moyens permet de les rentabiliser en utilisant le bon avion au bon moment pour la bonne mission; en effet, pourquoi monopoliser un Airbus de 300 places pour déplacer une dizaine de personnes ? Cet organisme permet aussi à des pays ne disposant pas de moyens AAR d’en disposer sans pour autant devoir les payer avec de l’argent mais bien en les échangeant avec des heures de vol d’avions de transport.
Constitué au départ par l’Allemagne, la Belgique, la France et les Pays-Bas, ils sont rapidement rejoints par le Luxembourg en 2012 puis par l’Espagne et l’Italie en 2014
La flotte actuellement assez hétéroclite tend à se rationaliser avec l’arrivée de l’Airbus A-400M et de l’A330 MRTT (Multi mission Refueling Tanker Transport).

   


C’est donc dans le cadre du ravitaillement en vol que l’exercice EART 2019 (European Air Refuelling Ttanker) a été organisé, début avril.
En effet, harmoniser les procédures entre les pays membres nécessite de l’entraînement tant entre ravitailleurs et ravitaillés qu’entre personnels de la même fonction. Le renfort d’autres pays non-membres peut aussi s’avérer nécessaire.
Créé en 2014, cet exercice annuel met l’accent à chaque fois sur un thème différent (E-leraning en 2017, Mixed Tanker cell discussion en 2018 et Ferry Flight en 2019).

L’édition de cette année accueillait un KC-135 américain, habituellement basé à Mildenhall en Grande-Bretagne, et un KC-30 MRTT Voyager britannique venu de Brize Norton en plus d’un KDC-10 néerlandais (Eindhoven), d’un C-135FR français(Istres) et d’un Airbus A310 allemand (Koln-Bonn).
Avoir ces appareils regroupés sur la base d’Eindhoven pendant la durée de l’exercice a permis de faciliter les briefings et débriefings des équipages mais aussi les relations sociales qui sont presque aussi importantes pour le dialogue.

Ces appareils disposent de plusieurs moyens de ravitaillement :
-   Une perche (Boom) pour le KDC-10 et le KC-135, qui vient s’insérer dans un réceptacle de l’avion receveur comme le F-16, F-15,…
-   Des pods sous les ailes (A310) qui permettent de dérouler un tuyau souple terminé par un panier (type volant de badminton géant) dans lequel le pilote de l’avion ravitaillé vient insérer la perche de son avion (Mirage, Eurofighter, F/A-18,…).

Certains avions disposent des deux systèmes afin d’assurer la compatibilité avec les flottes disparates des leurs clients.

         


L’achat de l’airbus A330 MRTT par la plupart des pays membres devrait faciliter le travail de tous.
Lors de la journée presse organisée par l’EATC, des briefings détaillés donnée par des officiers supérieurs ont permis d’expliquer les différentes missions de l’EATC et plus spécifiquement de sa branche AAR.

L’exercice était organisé conjointement avec Frisian Flag, qui se déroulait au départ de la base de Leeuwarden (Nord des Pays-Bas) et permettait le ravitaillement des participants au-dessus de la Mer du Nord dans des zones spécifiquement réservées.

 


Après les briefings, c’est l’embarquement dans les différents moyens disponibles. J’avais choisi le Voyager britannique pour sa nouveauté et les nombreux hublots de cet appareil qui reste configuré en transport passager et cargo en plus de sa mission de ravitaillement en vol.

     


Et nous voilà partis vers notre zone de travail au nord des Pays-Bas. Malheureusement, seuls deux Eurofighter Thyphoon de la Luftwaffe se sont présentés lors de ce vol. Ils ont néanmoins pris leur temps, réalisant deux contacts et restant bien visibles à côte de notre appareil. De quoi faire quelques dizaines de photos même si la longueur du tuyau, étudiée pour placer les chasseurs en dehors de turbulences du Voyager (et il y en a, j’ai pu le constater ;-) rend difficile d’avoir l’avion entier car trop en arrière.

                     

A un moment, nous pouvons même apercevoir le KDC-10 néerlandais ravitaillant quatre F-16C polonais, un peu  en dessous de nous. Ravitailler un certain nombre de chasseurs dans une zone limitée nécessite quelques fois un étagement des moyens.

Au total, quatre heures de vol agréables qui nous ont permis de mieux comprendre la mission de ravitaillement en vol.

                 



Many thanks to EATC, his PAO’s and the crew of the Voyager for their kindness during this visit.