Vous êtes ici : Reportages - 2018 - Nancy 



Benoît Denet - Août 2018


 Cette année, l'Armée de l'Air française avait choisi Nancy, après Evreux (le weekend des 15-16 juin), pour organiser son deuxième meeting aérien en 2018. La météo était au beau fixe avec des fortes chaleurs et un grand ciel bleu, un peu contraignant, dans l'après-midi.
 La base de Meurthe-et-Moselle a vu débarquer un public nombreux et ce, malgré le match de football du samedi opposant la France à l'Argentine. A ce propos, le programme aérien a été adapté en fonction de l'horaire de la rencontre. Le programme proposé était principalement à connotation française avec le seul Eurofighter espagnol comme représentant en vol d'un pays allié, au grand dam du public. On notera également l'Atlantic II comme seul représentant de l'Aéronavale. Un peu dommage tout cela.

 L'Alpha Jet en solo débuta le programme des appareils à réaction suivi bien vite par l'Eurofighter espagnol dont la démonstration semblait moins agressive que ce que l'on pouvait voir les années précédentes. On regrettera également que le samedi l'Eurofighter aux couleurs "tigres" soit resté au sol.
L'équipe de voltige de l'Armée de l'Air, qui fête en 2018 son 50e anniversaire, prit le relais avec une très belle performance de voltige sur Extra 300. Les pilotes qui composent cette équipe sont tous un jour passés par la case "pilote de chasse". Ils ont un savoir-faire en voltige qui n'est plus à démontrer, comme l'a prouvé le Capitaine Orlowski qui est devenu champion de France en 2016 dans la catégorie "Unlimited".
La suite du meeting voyait deux Mirage 2000D s'envoler pour une démonstration tactique de "close air support" (CAS). Ces avions, une soixantaine, sont tous basés à Nancy-Ochey. Ils sont en déploiement au Tchad (4 appareils) et au Niger (2 appareils) dans le cadre de l'opération Barkhane. Les Mirage 2000D vont subir une modernisation pour 55 d'entre eux avec notamment l'ajout du Link 16 ou encore d'une nacelle canon développée entre autres à la SABCA. La base rassemble les trois escadrons (escadrilles en Belgique ;-) de combat évoluant sur cette machine: EC 1/3 Navarre, EC 2/3 Champagne et EC 3/3 Ardennes. A cela, il faut encore ajouter l'escadron de transformation sur Mirage 2000D, le 4/3 Argonne. Avec cette modernisation de la flotte, ce delta fera encore les beaux jours de l'Armée de l'Air française jusqu'en 2030, voir plus loin.
L'hélicoptère Tigre de l'Armée de Terre prit ensuite place dans le ciel lorrain avec une présentation très dynamique pour cet aéronef de combat. On se rappellera qu'ils ont été déployés entre autres en République Centre Africaine, en appui des forces françaises au sol.

     


 Un T-6 Harvard aux couleurs de Breitling et des parachutistes largués depuis un Pilatus PC-6 très coloré ont permis à beaucoup d'aller se rafraichir aux points d'eau très nombreux et nécessaires. Le Rafale de démonstration 2018, avec aux commandes "Babouc", le Capitaine Nativel, a ravi le public. Affublé de sa nouvelle décoration noire et rouge, l'appareil de la base de Saint-Dizier a démontré toutes les capacités de cet avion de combat moderne, un sans-faute pour Babouc et sa monture ! Il sera présent en Belgique ces 8 et 9 septembre pour les BAF Days de Kleine Brogel.

   


 Il était déjà temps de retrouver la Patrouille de France dans un horaire inhabituel pour cause de match de Coupe du Monde de football. On ne la présente plus, elle qui fait la fierté de nos voisins. Cette année verra plus d'une soixantaine de présentations de la patrouille, avec un recentrage sur la France. En effet, il n'y aura que quatre prestations prévues à l'étranger dont celle du 9 septembre à KB. C'est avant tout un outil de recrutement pour l'Armée de l'Air française…

     


 L'un des 14 exemplaires d'A400M livrés à la France, s'est présenté dans le ciel toujours aussi bleu de Nancy. Ce mastodonte nous a offert une bien belle vitrine des capacités de cette machine développée par Airbus. Les passages bas tout sorti en ont surpris plus d'un, moi y compris. C'était autre chose que les prestations habituellement présentées lors des salons aéronautiques par les équipages de la firme européenne.

   


Divers appareils à hélices, répliques du premier conflit mondial ont occupé l'espace avant une démonstration tactique d'interception d'un Epsilon par un Mirage 2000-5. L'assemblée est toujours friande de ces présentations, en tous points identiques à une interception qui pourrait se dérouler dans le ciel au-dessus de Paris ou ailleurs.

           


L'Atlantic II nous montra toutes ses capacités de vol lors d'une exhibition rare pour cet avion conçu pour la recherche maritime. Ces machines sont parfois employées dans le Sahara pour l'opération Barkhane, depuis Niamey au Niger par exemple, pour des missions dites "intelligence, surveillance & reconnaissance – ISR". Avec une vingtaine de membres d'équipage comprenant des analystes et spécialistes, il peut jouer le rôle de poste de commandement aérien et transmettre de nombreuses informations glanées depuis les airs.

Avant le "bouquet final" de la patrouille des Couteaux Delta, nous avons encore eu droit à une présentation du Bronco de l'Amicale des avions de la Drôme. Cet OV-10B (version prévue pour le remorquage de cibles) porte les couleurs des deux teintes de beige du Corps des Marines. La maniabilité démontrée par le pilote mettait en avant le rôle d'attaque au sol et de lutte anti guérilla de cet avion. On se rappellera que les Marines envoyèrent deux Bronco (remis en état pour l'occasion) en 2016 dans la lutte contre l'Etat Islamique pour y effectuer 120 missions de combat.
Nous avons encore eu droit à deux belles présentations d'appareils d'une autre époque. Je veux parler d'un très coloré Boeing Stearman et d'un Vultee BT-13 Valiant. Ce dernier est un avion d'entrainement conçu juste avant la Seconde Guerre Mondiale ce qui est assez rare dans le ciel européen.

 

La conclusion de la journée était dans les mains des "Couteaux Delta", ce duo de Mirage 2000D jouait à la maison. Malheureusement avec l'orientation du soleil en cette fin d'après-midi, la démonstration était principalement en contre-jour. Les équipages étaient identiques à 2017, l'année de la création de ce spectaculaire show. La proximité des deux avions donnait l'impression d'être littéralement collés l'un à l'autre. Tout cela rappela les duos du passé évoluant sur Jaguar ou Mirage F-1.

           


L’organisation était sans failles, y compris pour quitter les parkings situés dans les champs aux alentours de la base (Ndlr: le samedi, parce que de nombreuses personnes étaient parties tôt pour regarder le match ;-). Je tiens ici à remercier toutes les équipes en charge des médias pour leur disponibilité et leur proactivité. Des militaires motivés et fiers de montrer leur travail au quotidien ainsi que les capacités de l'Armée de l'Air française. A méditer pour la Composante Air belge ou par d'autres forces aériennes européennes.